jeudi 29 juillet 2010

Tokyo décadence





Film japonais de Ryu Murakami (1992), adaptation par l'auteur de "Bleu Presque Transparent" de son propre roman culte au Japon. Avec Miho Nikaido (Aï), Sayoko Amano, Tenmei Kano, Kan Mikami.

Aï est une jeune femme de 22 ans qui vend ses charmes à la haute société de la capitale nippone via un service de prostitution SM. Ainsi, elle traîne sa solitude et son désenchantement dans les couloirs d'hôtels, harnachée et bardée de cuir ou affublée de déguisements grotesques afin de satisfaire fantasmes et déviances perverses de ses compatriotes de clients. Un avilissement accepté par dépit, la certitude ancrée en elle qu'elle ne possède aucun talent. Sa vie n'a abouti qu'à ce déni de toute fierté ou cette évaporation de volonté. Pourtant elle accepte tous les outrages sans dédain avec une candeur et une innocence qui confine à l'abrutissement, à l'annihilation et à la psychasthénie. Nimbée d'une crédulité de midinette sur le hasard et cet homme avec qui elle a entretenue une courte relation voici six mois, son existence retrouve un goût - amer - lorsqu'il réapparaît dans les faubourgs de Tokyo.

Ce qu’il on dit, ce que j’ai ressenti :
Œuvre, diffuse et nébuleuse qui poursuit outrageusement l'entreprise de dénonciation de tous les comportements modernes Dans cette optique simpliste, même la fragilité et la pureté d'Aï sont à bannir, car elles sont autant de faiblesses dans "une économie riche mais indigne". Triste et sibyllin constat qu'une existence sans ferveur, baignée de neurasthénie et cruellement redondante, où il ne reste, pour s'éclipser pudiquement, qu'à avaler la pilule.
L’analyse complète : / insideadream /

Attention film plurivoque comportant certaines scènes de SM, déconseillé au jeune public